Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Arcima galerie d'art. 161 rue Saint-Jacques, 75005 Paris
Arcima galerie d'art. 161 rue Saint-Jacques, 75005 Paris
Publicité
Albums Photos
Archives
Newsletter
31 mars 2011

Lenticulaire 3D & photosculptures d'Henry Avignon

La galerie Arcima

présente

lenticulaire 3D

& photosculptures de l'artiste américain Henry Avignon

du 4 au 24 avril 2011

 

leaf_imperative

Les photographies de l’artiste américain Henry Avignon sont un questionnement au regard. Pour qui en douterait, ce sont bien des photographies et non des images produites par des logiciels de traitement informatique largement pratiqués actuellement. Elles attestent d’une démarche artistique audacieuse centrée sur l’enregistrement et la transcription de l’énergie présente dans les matériaux, les substances et plus largement dans notre environnement quotidien. L’artiste crée des sculptures avec des matériaux relativement traditionnels ou d’autres peu usités : l’huile, les déchets, le bois, le métal, le verre, le tissu qu’il gratte, brosse, transforme à l’aide d’eau ou d’acide. Il plonge parfois des matériaux dans les lacs et attend patiemment l’effet d’oxydation ou de décomposition qu’il prend ensuite en photographie. Pour qualifier sa démarche, l’artiste parle de « photosculpture » afin de souligner les différentes phases de son processus créatif : la constitution d’une sculpture dont il contrôle l’évolution par des transformations physiques ou chimiques et la photographie qui enregistre le processus en cours. Ainsi, son œuvre s’appuie sur les changements de matière, d’environnement dont il devient l’interprète pour les dévoiler grâce à des compositions photographiques.

Certaines photographies d’Henry Avignon sont un hommage abstrait aux matières et aux couleurs. « Vie secrète de la couleur(s) » montrent des surfaces et des formes indéfinissables qui se diluent parfois, se superposent, se difractent dans un jeu coloré surprenant. Des substances visqueuses et des solutions aqueuses se côtoient dans un ballet coloré abstrait. Ces photographies permettent de revisiter la notion d’abstraction : elle n’est pas opposée au réel car elle est comprise dans une perspective concrète qui repose sur la capacité d’observation des phénomènes. Ces photographies deviennent une variation séquentielle abstraite d’un phénomène concret observable. Henry Avignon montre ce que l’habitude du regard voile. Il restaure les données sensibles d’un monde pris dans les apparences, grâce à une production tant visuelle que tactile. Dans cet éloge de matière, la figure humaine n’est pas exclue, mais apparaît sous une forme différée, par des silhouettes découpées, des ombres projetées. Dans « Vox Incognita », corps et matières sont intimement mêlés grâce à la silhouette. On voit dès lors apparaître des silhouettes de fer rouillé oxydé, aux reflets bleutés et orangés, pétris de moisissures diverses. C’est la matière elle-même qui constitue les corps. Ces silhouettes engendrent une perception horizontale du corps humain qui est replacé dans la matière vivante, organique et minérale, celle d’un monde d’où il est issu.

Explorant sans cesse le visible, Henry Avignon expérimente pour la première fois l’imagerie lenticulaire 3 D dans une œuvre intitulée « Les femmes d’Avignon ». L’utilisation de cette technique correspond à sa recherche sur l’énergie et le mouvement, mais aussi à l’exploration des mutations de la figure humaine aux prises avec la matière. Cette œuvre exprime une critique des formes par un dialogue avec la production de Picasso. Le titre renvoie d’ailleurs tant aux « femmes de l’artiste », Henry Avignon, qu’aux « Demoiselles d’Avignon » devenues femmes. Les conventions photographiques de représentation du corps sont dépassées par l’effet de profondeur et la déconstruction formelle permise par la technique de l’imagerie lenticulaire 3 D. L’artiste a divisé cinq prises de vues d’une femme en dix-huit couches, ce qui génère différentes profondeurs de champs et points de vues et, consécutivement, métamorphose le corps féminin. Tout en radicalisant la démarche de Picasso, Henry Avignon invite le spectateur à une prise de conscience de l’acte perceptif et de sa position dans l’espace. Grâce au mouvement du spectateur, l’œuvre se découvre progressivement, les corps se dénudent avec sensualité. L’œuvre formule le passage de l’optique à l’haptique et en cela transforme la perception en un phénomène sensible global.

 

Véronique Perriol, Paris, 30 mars 2011

 

001_dsc_0586

man_in_the_anthropocene

pain_of_love_in_time

from_amerikan_skumbag_s_

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité